Marc | 24 ans
Etudiant à Brest
Brieuc | 22 ans
Etudiant à Poitiers
Elisa | 23 ans
Etudiante à Paris V
Lucile | 24 ans
Etudiante à St-Etienne
Eddy | 23 ans
Etudiant à Marseille
Etudiant à Brest
Etudiant à Poitiers
Etudiante à Paris V
Etudiante à St-Etienne
Etudiant à Marseille
Marc, un carabin brestois de 24 ans arrive au terme de son externat. Après un bac scientifique, cet étudiant intègre la faculté de médecine et passe en deux fois sa péhun. Il a eu un « parcours assez classique », comme il le décrit. Il a intégré la corpo des carabins en 3e année et s'est chargé d'organiser le week-end d'intégration des deuxième année. Une expérience dont il garde un très bon souvenir. « On apprend à gérer un événement important, à monter des projets et cela permet de souder la promo car au début à la corpo, nous sommes élus et tout le monde n'appartient pas à la même bande d'amis », détaille-t-il.
On ne sait jamais ce qui va se passer
Concernant, sa vie professionnelle, Marc avoue avoir « quasiment » aimé tous ces stages, « sauf en chirurgie ». « C'était intéressant mais je me suis rendu compte que ce n'était pas fait pour moi », raconte-t-il. L'un des stages qui l'a le plus marqué est celui qu'il a réalisé cette année aux urgences de Brest. Il pourrait d'ailleurs opter pour cette spécialité à l'issue des ECNi.
Ce qui lui plaît : le rythme et le travail d'équipe. « On est toujours dans l'activité ! J'aime bien bouger et on ne sait jamais le matin en se levant ce qu'il va se passer », confie-t-il. Le premier contact avec les urgences, ce carabin l'a eu dès la 4e année, lors des gardes SAMU obligatoires. Un rythme de nuit qui lui convient. « On est un peu décalés et on a beaucoup d'autonomie. C'est l'un des stages ou en tant qu'étudiants on est très actifs », ajoute-t-il.
Ouvert au monde
Toutefois, son choix de spécialité n'est pas figé car c'est la première année où le DES de médecine d'urgence sera ouvert dans le cadre de la réforme du 3e cycle. « Je verrai avec le classement », lâche-t-il. Il indique être également attiré par la médecine générale et son côté « humain ». « C'est un métier que je pourrai faire comme la médecine d'urgence. C'est transversal et vaste », résume Marc.
Son avenir professionnel est encore en construction. Ayant déjà voyagé dans le monde, Marc n'exclut pas de mettre un pied dans l'humanitaire s'il en a l'occasion. « Il y a des besoins, ça doit être très enrichissant de partir pour aller aider », imagine-t-il. Il ne ferme pas la porte à une carrière libérale ou hospitalière mais souhaite avoir « du temps libre », conclut-il.
Brieuc, jeune étudiant en 6e année de médecine à la faculté de Poitiers, s'apprête, à seulement 22 ans, à passer les épreuves classantes nationales informatisées (ECNi). Il a déjà derrière lui un parcours riche et diversifié.
« J'ai suivi un cursus assez classique, confie-t-il modestement. J'ai validé ma P1 en une seule fois. J'ai participé au tutorat, j'étais membre de la corpo en 2e et 3e année et j'ai pu faire du monitorat d'anatomie dans le cadre des dissections de corps présentés aux étudiants de 2e année », explique-t-il.
Passionné de recherche
Son emploi du temps chargé ne s'arrête pas là. En parallèle de sa 3e et 4e année, Brieuc effectue un master 1 de recherche. Au sein de ce double cursus, le carabin s'oriente vers les unités d'enseignements (UE) d'infectiologie et physiopathologie. Il doit aussi valider une UE de bioéthique et d'anglais. Il choisit d'ailleurs de basculer l'un de ses stages de l'externat en recherche et suit pendant trois mois un chef de clinique de chirurgie orthopédique dans le cadre d'une étude sur les prises en charge de fractures du calcanéum et plateau tibial. « C'était très enrichissant. Cela m'a permis de voir une autre facette de la médecine et d'avoir un premier contact avec la recherche, souligne-t-il. J'ai pu voir aussi le côté fastidieux de ce domaine puisque j'effectuais beaucoup de mesures sur des scans. » Petit bonus, son nom apparaît pour la première fois dans un article scientifique, une grande fierté.
Tenté par l'aventure universitaire
Son avenir professionnel, Brieuc désire pour le moment le poursuivre vers le milieu universitaire. Pour ce qui est du choix de la spécialité, l'étudiant est motivé par l'urologie. « J'ai longtemps été indécis. Je partais plus vers la médecine générale parce qu'aucune spécialité ne me faisait particulièrement envie mais l'année dernière, j'ai réalisé un stage en urologie et cela m'a beaucoup plu », raconte-t-il. Cette spécialité médico-chirurgicale est diversifiée, selon lui, avec de la « petite chirurgie » et de la « chirurgie lourde ». « Ça m'a motivé, ajoute-t-il. Au CHU, on peut faire de la transplantation rénale, de la cancéro du rein, l'hypertrophie de prostate etc. Il y a de la consultation, mais aussi du dépistage… On ne s'enferme pas », précise-t-il.
À 23 ans, Elisa, étudiante à la faculté de Paris V (Paris-Descartes) en 6e année, s'apprête à passer les ECNi mais aussi les examens américains équivalents pour effectuer un internat aux États-Unis.
Son parcours est singulier. Cette étudiante a choisi d'effectuer un échange universitaire de six mois avec la faculté de médecine de Dallas au Texas lors de sa 5e année. « Je voulais absolument un échange dans un pays anglophone car je considère que l'anglais est important. Je me suis renseignée sur le programme dès la 2e année », explique-t-elle. Au cours de cette expérience, elle réalise un stage de trois mois dans le service de médecine interne dont un mois dans une clinique privée, puis un mois en neurologie et enfin un dernier en gynécologie-obstétrique. L'organisation, elle, diffère du modèle français, certains cours sont organisés par des médecins à l'hôpital, d’autres par l'équipe d'un service spécifique. « Tout le monde passe dans les mêmes stages. Nous sommes répartis dans les équipes avec deux et trois étudiants », ajoute-t-elle.
Une attirance pour la réanimation
Pour son avenir professionnel, Elisa convoite la nouvelle spécialité médecine intensive-réanimation ou anesthésie-réanimation. Une idée qui a germé dès la 4e année lorsqu'elle a débuté les gardes au SAMU. « C'est en plus des stages et basé sur le volontariat. J'ai beaucoup aimé le travail d'équipe. L'étudiant fait vraiment partie de l'équipe, on compte sur lui, souligne-t-elle. J'apprécie aussi les gestes manuels (intubation et poser les perfusions etc.) et l'action immédiate ! Je pense que c'est ce qui m'a donné envie de faire de la réanimation. »
Toutefois, elle n'exclut pas de retourner aux États-Unis. Elle planche les examens d'entrée américains les « Step », qu'elle passera cet été. Elle doit également préparer un dossier et l'envoyer au service souhaité. « Après, cela se déroule comme un entretien d'embauche », résume-t-elle. Si elle réussit, elle souhaiterait intégrer l'internat de médecine interne pendant trois ans dont six mois en réanimation. À l’issue de cette période, elle devra postuler dans un service de réanimation. Emprunter cette voie, ce n'est pas « très courant ». « C'est très difficile de revenir ensuite en France si on n'a pas fait l'internat », ajoute-t-elle.
Lucile a 24 ans, originaire de la Haute-Loire, elle entre dans le cursus de médecine après son bac et décroche sa première année du premier coup. Dès la 3e année, elle s'investit dans l'Association des étudiants en médecine de Saint-Étienne (ADEMS). Intéressée par la recherche, elle entame un master 1 de recherche en parallèle de sa 3e et 4e année afin de découvrir une autre facette de la médecine. « Entre 20 et 30 étudiants se lancent dans ce master sur une promo de 140 », explique-t-elle. Elle choisit l'unité d'enseignement d'infectiologie en 3e année et recherche clinique en 4e année. « Nous avons aussi un stage de trois mois à réaliser, j'ai choisi celui au laboratoire de virologie au CHU », poursuit-elle.
Lors de l'externat, Lucile effectue plusieurs stages cliniques (neurologie, maladies infectieuses, médecine vasculaire et thérapeutique, néphrologie). « J'ai eu la chance d'effectuer un stage en médecine générale libérale en fin de 5e année auprès de trois praticiens dont deux exercent en milieu semi-rural, précise-t-elle. J'étais un jour par semaine chez chaque médecin et deux jours en cours de médecine générale. » « Ça m'a vraiment beaucoup plu, surtout le semi-rural. J'ai aimé le contact, la diversité des pathologies, le rythme, l'approche du patient qui assez différente du CHU », raconte-elle.
Un avenir à Saint-Étienne
Néanmoins, pour son choix final, si elle sait déjà qu'elle souhaite rester à Saint-Étienne, elle hésite encore pour ce qui est de la spécialité. « Tout m'a beaucoup plu. Je ne sais pas ce que je vais faire. En médecine vasculaire, je suis attirée par l'aspect clinique et recherche et en médecine générale, j'ai apprécié le contact avec le patient », décrypte-elle. « J'aime aussi beaucoup la gynécologie-obstétrique, d'ailleurs c'est ce que je voulais faire à la base ! Car c'est très divers, il y a de la chirurgie, de la clinique, du suivi de grossesse », ajoute-t-elle.
Concernant son souhait d'exercice, elle estime encore compliqué de tracer une voie. « J'aimerais faire de la recherche et de l'enseignement ce que le CHU peut me permettre. À Saint-Étienne, le département de médecine générale est aussi développé, il y a aussi beaucoup d'enseignement, c'est une option envisageable », conclut-elle.
Eddy a 23 ans et étudie à la faculté de Marseille. Il s'est plongé dans les études de médecine en 2010 par conviction. À Marseille, les carabins ont un avant-goût de l'externat dès la seconde année de médecine où ils effectuent des stages encadrés par des chefs de clinique, à un rythme d'une demi-journée par semaine.
« Le choix des stages est conditionné au classement obtenu lors de la P1. J'ai pu en réaliser un en médecine légale et en cardio, des matières qui me plaisaient et qui pouvaient me servir lors de mon année scolaire », explique-t-il. Arrivé en 3e année, le rythme des stages augmente à raison de trois matinées par semaine. Eddy s'investit dans l'association des étudiants en médecine de Marseille (AEM2) dont il est le président et devient représentant dans les conseils de faculté et de l'université.« C'est une richesse incroyable ! On se bat pour les droits des étudiants, confie-t-il. Avoir un pied dans l'externat c'est encore mieux pour les défendre, car c'est à cet endroit que les étudiants remontent le plus de problèmes. On peut trouver le temps de tout faire, il suffit de s'organiser. »
L'utilité de bosser les bouquins
Lorsque l'externat débute en 4e année, les stages s'intensifient, tous les matins. Au menu, Eddy passe au service d'urgence et de réanimation. « Ce sont des stages très formateurs. Ils nous permettent de voir la médecine comme on se l'imagine quand on est plus jeune », témoigne-t-il. Il passe aussi en neurologie, psychiatrie et pneumologie. « Ils m'ont permis de comprendre l'utilité de bosser mes bouquins à côté. Les deux sont indissociables », fait-il valoir.
Mais le déclic, il l'a eu en 5e année dans les services de chirurgie orthopédique et pédiatrique. « J'avais déjà l'idée en tête, mais ces stages m'ont conforté dans mon choix. Ce qui m'a plu c'est la variété du métier. Il y a autant d'urgences, que de cancéro. On a cette sensation au bloc d'être seul avec soi-même », détaille-t-il. Il va d'ailleurs poursuivre un stage cet été au bloc.
La chirurgie thoracique ou digestive dans le viseur
À l’issue des résultats des ECNi, il souhaite opter pour la chirurgie thoracique ou digestive et envisage une carrière hospitalière. « Je suis attaché au service public, je ne me vois pas travailler ni en libéral ni dans une structure privée, mais il me reste l'internat pour décider. J'aimerais pouvoir faire aussi de la recherche fondamentale en complément de la chirurgie », précise-t-il.
Et même si son emploi du temps risque d'être chargé, il n'exclut pas de s'orienter vers une organisation syndicale d’autant plus que la nouvelle réforme du 3e cycle battra son plein. « Une continuité ! », lance-t-il.